Après avoir effectué un contrat postdoctoral à l’Université d’Oxford, au Musée du Quai Branly et à l’Université de Wageningen, Olivia Angé a été nommée professeure associée à l’Université libre de Bruxelles, où elle obtient son doctorat en 2010. Ses recherches actuelles explorent la valorisation multiple des plantes et des semences agricoles. Alors que la valeur des variétés de cultures est généralement évaluée en termes économiques, Olivia Angé propose de considérer également l’engagement éthique qui incite les agriculteurs à perpétuer une agriculture florissante. Pour ce faire, elle produit des ethnographies inter-espèces sur la relation entre les semences et les humains – à la fois affective et instrumentale – dans trois points chauds de l’agrobiodiversité : la culture de la pomme de terre au Pérou, du maïs au Mexique et du riz au Laos. Très présentes sur les marchés mondiaux et reconnues par les institutions internationales comme étant très prometteuses pour assurer la sécurité alimentaire mondiale sur notre planète endommagée, ces cultures sont chères aux peuples indigènes qui les cultivent et les mangent quotidiennement. Ce programme de recherche soutient que l’agriculture offre un objet ethnographique unique pour surmonter la division actuelle entre les études économiques et éthiques sur la valeur, contribuant ainsi à l’élaboration d’une anthropologie générale de la valeur qui fait encore défaut à ce jour.