Je suis doctorant au Laboratoire d’Anthropologie Sociale depuis janvier 2021. Je mène des recherches ethnographiques dans des laboratoires d’écologie et mes centres d’intérêt portent sur l’anthropologie de la vie, des sciences et de la santé.

Dans le cadre du projet SYVIE (Systèmes Clos et Modélisation de la Vie), je concentre mes investigations sur des projets de reconstitution d’écosystèmes en milieu fermé et contrôlé. C’est par exemple le cas des « écotrons » en France et en Europe : des chambres climatiques où l’on expérimente en contrôlant finement des paramètres tels que la température ou l’humidité, et où l’on mesure tout aussi précisément, en continu, la réponse des plantes, des sols et des micro-organismes confinés. Des travaux comparatifs sont également menés aux États-Unis, avec le laboratoire Biosphere 2, un “life support system » qui a testé dans les années 1990 l’évolution d’une biosphère miniature, un dôme dans lequel se trouvent une forêt tropicale, un océan, un désert, en présence de huit humains. Si de tels environnements artificiels permettent à la communauté scientifique d’étudier le fonctionnement des écosystèmes, une approche ethnographique permet d’interroger les attentes qui sous-tendent ce mode de prédiction et de visualisation de l’évolution des écosystèmes. Je m’intéresse aux logiques qui rendent l’expérimentation dans des systèmes écologiques fermés pertinente pour les scientifiques, et à la négociation de cette pertinence, par exemple en termes des contours de la complexité qui est considérée comme à même d’être étudiée sous un seul et unique dôme. Avec la volonté de favoriser une approche interdisciplinaire du sujet, le projet global implique un consortium de scientifiques issus à la fois des sciences de la vie et des sciences sociales, réunis pour s’interroger sur l’appréhension de la vie que permettent les systèmes écologiques fermés.